Travail du deuil, travail de vie

1999, Paris, L'Harmattan
Dans son ouvrage "Deuil et mélancolie", Freud démontre que c'est à un véritable travail psychique, long et difficile, que l'endeuillé doit se soumettre s'il veut arriver à surmonter sa souffrance. Ce travail ne conduit pas à l'oubli mais à l'intériorisation de l'être dans le psychisme, où son souvenir cesse d'être douloureux. Or ce n'est pas seulement près la perte d'un êter cher que nous devons faire un tel travail du deuil mais aussi après toute perte et tout renoncement si nous voulons retrouver une qualité de vie satisfaisante.
Toutes les sociétés ont inventé des rituels de deuil, car c'est la solidarité que lui manifeste alors sa communauté, ainsi que la rigidité rassurante du rituel, qui aident l'endeuillé à surmonter sa perte. L'auteur donne dnc quelques exemples sognificatifsde tels rituels qu'elle accompagne de ses réflexions théoriques ; elle montre ensuite la similitude qu'il y a entre le deuil qui suit la perte d'un être cher et celui qu'on doit faire après la perte d'une abstraction : deuil de sa patrie, deuil d'une idéologie à laquelle on doit renoncer, deuil d'un amour qui s'achève, etc.
Après de nouvelles considérations théoriques, l'auteur présente plusieurs cas cliniques de deuils interminables qui peuvent être des deuils connus mais non élaborés, des deuils infaisables parce qu'inconscients ou encore des deuils qu'on refuse de laisser se terminer. Or, quelle que soit son origine, chaque deuil non-fait rend très douloureuse la vie de celui qu'il affecte car il est bien souvent responsable d'un état dépressif interminable et apparemment sans cause.
Gabrielle Rubin © tous droits réservés
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